Les vieilleries
Les vieilleries, c'est ce que c'est ; on ne sait pas s'en
débarrasser.
Il y a, à un croisement de la rue Oberkampf, une très vieille boîtes à lettres
de
la Poste
, si
vieille que le jaune est vaguement délavé en blanc cracra.
Il n'y a aucun tag dessus, juste quelques fientes de pigeons morts amassés en
tas qui régulièrement se forment comme de petites pyramides, puis, bien secs,
s'écroulent.
Elle a dû être murée il y a fort longtemps (le ciment commence à tomber), mais elle est là, partie intégrante du paysage.
C'est incroyable comme à Paris, on a du mal à se défaire de ces vieilleries. On continue de se glorifier d'une vieille vespasienne, qui, passez-moi l'expression, sent la pisse aux quinze mètres alentour (boulevard Arago pour les nostalgiques). On conserve les boîtes aux lettres emmurées. On se prend d'affection pour
la Tour Eiffel
, le Trocadéro (qui devaient, le rappelé-je, être détruits). On interdit de cracher sur l'architecture haussmanienne.
A quand une momie de Tiberi dans la salle des Tapisseries de l'Hôtel de ville ?